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La carotte ou Susciter la coopération


Lors d’un atelier, nous avons abordé le thème de la carotte. c’est un vaste sujet et étudié depuis des décennies. Thomas Gordon écrivait « Récompenses et punitions, voilà les sources ultimes de pouvoir qu’utilisent les contrôleurs pour se faire obéir, les « disciplineurs » pour discipliner et les dictateurs pour imposer leur volonté. ». Partant de cette vérité imposée, développons le rôle de la carotte dans l’éducation que nous donnons à nos enfants pour analyser ce qu’il en apprends…

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La question de la carotte se pose quand on veut susciter la coopération auprès de nos enfants. Nous avons vu différents outils lors de l’atelier permettant de travailler à cet objectif, cependant cela se passe sans promesse de récompense et on aime à faire plaisir.

Oui, cela paraît naturel d’offrir une friandise, un câlin, un moment de complicité, un petit bonheur quoi, au petit être qui vous a rendu service. Il faut pourtant ne pas perdre de vue que la construction de l’être ne passe pas forcément par l’avoir. Il est dès lors plus compliqué de penser à la notion d’effort et de service autrement que par la récompense qui la gratifie et lui donne sa raison d’être. Et quelle crainte pouvons nous avoir de ne pas recevoir cette gratification ou quelle amertume développons nous de ne pas la recevoir?

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[su_row][su_column size= »1/3″][su_box title= »La coopération par la motivation » style= »soft » box_color= »#ff990a » radius= »7″]

Dan Pink, dans la vidéo ci dessous parle de « motivations contingentes ». Avec « Le problème de la bougie » il appuie le constat qu’une tache est bien mieux réalisée par l’intérêt qu’elle suscite en nous que par une motivation extérieure. La motivation donnée par un élément extérieur enferme toute capacité d’analyse ou de prise de recul. La recherche de la performance générée par cette motivation ne pourra plus se faire que pour des tâches simples et répétitives où sont exclus les processus d’analyse et de déduction.

Dans notre mission d’accompagner l’enfant vers le statut d’adulte autonome, il est aussi de notre rôle d’éducateur de donner à l’enfant la capacité de trouver par lui même l’intérêt intrinsèque d’une action. C’est une part importante de la construction de l’estime de soi et autorise l’enfant à juger de ses propres actes.[/su_box]

[/su_column] [su_column size= »2/3″][su_box title= »Récompense et célébration » style= »soft » box_color= »#ff990a » radius= »7″]

4275282449En cela je veux dire que je dois pouvoir me gratifier moi même et immédiatement d’avoir entrepris ce que j’ai fait. Je l’ai fait pour faire plaisir, pour rendre service à quelqu’un, ou à moi même. J’ai donc le droit de me féliciter et de donner toute la place à cette auto-satisfaction. Je donne sans attendre en retour. Je cultive l’amour inconditionnel (Merci Nathalie pour la référence). L’amour que je me porte ou que je porte à d’autre est désintéressé. Maintenant, il est éventuellement temps pour la célébration, j’ai entrepris l’essentiel. C’est bien là que doit s’opérer la dichotomie qui place d’abord la valeur de mon effort puis l’éventuelle gratification « bien méritée ».

Quand je termine un travail au bureau, qui fut long et énergivore, le pause café que je m’offre pour me féliciter ne peut être le seul but! Je risquerai d’y perdre le goût de mon travail (et quelle déception quand la machine est en panne!)[/su_box][/su_column] [/su_row]

[su_box title= »Le regard de l’autre » style= »soft » box_color= »#ff990a » radius= »7″]

Et le regard de l’autre ? Oui j’ai besoin de ce retour de mes actions. Mais je ne peux agir que sur moi. Je ne peux attendre de l’autre de détecter mon réel besoin et mes attentes. Ce serait démesurément exigeant! Est-il déjà seulement disponible pour ce retour? Je pourrais ne vivre que dans la déception et l’attente.

Le besoin constant de la validation par autrui de mes actions me place en situation de dépendance et je ne peux plus réaliser que pour l’autre. Mon estime de soi est uniquement générée par l’estime que les autres me portent.[/su_box]

Alors, je vous invite à considérer une autre fin que la carotte dans les actes de coopération et la transformer en « sweeties » à dispenser à volonté!

J’en finis en me félicitant pour ce texte 😀 et vous invite à réagir ou à partager en bas de page.

François LAUGIER
logoAnimateur pour La Graine Qui Pousse
en ateliers de soutien parental
Membre du réseau A.C.B
Animateur de l’atelier des parents
Parents d’ados
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent

Ressources :

GORDON Thomas, Eduquer sans punir. Marabout, 2009. 253 p. Page 39.

Très bon article de babybaboo abordant la punition, la récompense et les solutions alternatives :
http://babybaboo.com/education/entre-le-baton-et-la-carotte-je-choisis-le-respect/

Un article abordant le sujet de la carotte ET du baton sur la base du livre « Ces gestes qui manipulent, Ces mots qui influencent », Joseph Messinger:
http://www.cours-de-communication.com/education-et-manipulation-en-famille-la-carotte-ou-le-baton/

Tout à fait à propos s’agissant de la construction du soi et la motivation, une conférence de Dan Pink en 2009

et bien entendu, l’ensemble des travaux de Haim Ginott

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