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Mon fils de 12 ans, a beaucoup de mal à se mettre au travail. Comment l’intéresser et le motiver ?


En réponse au mail de Nathalie qui se questionne sur les façon de motiver son enfant 12 ans pour se mettre au travail.

Les déclencheurs

La capacité de motivation d’un ado est énorme, il faut le savoir. C’est à cet âge que l’on apprends à se surpasser et qu’on peut le faire sans les limites du raisonnable. Mais il faut que l’enjeu soit là.

Proposez à votre garçon de faire ensemble nuit blanche sur son jeu de console préféré, vous le verrez bailler, se frotter les yeux, trouver une position plus confortable, tout cela pour lutter contre la fatigue et ne pas abandonner. Car vous avez proposé quelque chose qui l’intéresse! Vous pouvez faire le même constat sur votre propre comportement et vos propres actions. Quand on a envie, on sait se donner les moyens. Quand on a pas envie, on a besoin de justifier ce que l’on fait.

Nous, adultes avons acquis la faculté de résignation par notre expérience et même de mauvais gré savons nous mettre à une tache désagréable quand c’est le moment, parce que comme ça, c’est fait (et espérons le, on en parle plus). Une autre attitude que nous pouvons mettre en place et de trouver des moyens de satisfaction même pour les choses qui à priori n’en comportent pas. C’est un travail qui peut être plus difficile suivant l’éducation que nous avons reçu et qui une fois en place devient plus facile et très efficace.

Je suppose que quand vous parlez de travail, vous parlez des devoirs scolaires donnés par le collège.
Mon premier avis (puisque je ne suis pas pour donner des conseils) et que si votre enfant n’est pas intéressé ni motivé, il serait intéressant de connaître son point de vue sur la tache qu’il a à accomplir et d’une façon plus générale, sur la matière concernée. Je vais illustrer ce questionnement par cette courte vidéo que je vous invite à consulter.

Le point de vue frais d’un jeune écolier

Mon ambition, malgré ce que l’on pourrait croire n’est pas de taper sur le système éducatif majoritairement en place dans notre pays, en tout cas, pas dans cet article 😉
L’intérêt que je vois dans cette vidéo et que l’on y voit un jeune homme tout à fait capable de se questionner sur ce qu’il vit, sur l’intérêt de ce qu’on lui propose et l’argumente par le savoir et l’étymologie. On a donc un garçon au parcours scolaire à priori chaotique, tout à fait en mesure de captiver son auditoire par un discours construit et argumenté.

Qu’en est-il de votre enfant?

Et bien déjà , c’est une question importante mais dont il peut être difficile de connaître la réponse.

J’écoute

Je vais inviter l’enfant à communiquer avec moi en lui indiquant que je suis à son écoute. Je vais décrire ce que je vois, un enfant qui ne prends pas de plaisir à ses devoirs. Que les devoirs demandent beaucoup de temps…. J’évite d’utiliser le ‘tu’ qui pourrait devenir accusateur, je vais parler avec le ‘Je’ par ce que j’exprime ce que je vois, je ressens, en restant objectif. Je vais prendre le temps d’entendre ton propos, sans jugement (ni contradiction, ni regard réprobateur, en toute honnêteté). Mon objectif : me mettre en empathie pour être capable de comprendre ce que tu vis, pour te connaître et te reconnaître.

C’est le moment privilégié que j’aurais avec mon enfant qui lui permettra de m’expliquer ce qu’il ressent et moi, d’entendre les raisons possibles de ce que je vois problématique. Je pourrais peut être aussi constater que je n’avais pas à m’inquiéter et que c’était ma vision qui n’était pas réaliste.

Je comprends

Parce que je t’ai écouté, je comprends ton point de vue, je suis maintenant capable de comprendre ton point de vue. Je ne suis pas obligé d’accepter ton positionnement, mais je le comprends.

Je te connais

Si je sens un abattement, un manque de confiance en lui, une perte d’intérêt, je peux lui rappeler ce qu’il a été capable de réaliser au préalable. Lui faire souvenir ce qui l’avait poussé à se surpasser (l’exemple facile est le jour où les roulettes du vélo sont devenues inutiles et vous en avez surement d’autres). Par ce biais, je lui montre que c’est le but qu’il faut viser et qu’après, on peut se donner les moyens. Alors, je vois avec lui quel but motivant il peut se fixer (attention, pas de carotte, gardez à l’esprit la satisfaction d’avoir fait le travail doit se suffire à elle seule).

Je peux aussi lui expliquer les changements qui surviennent actuellement dans son corps. Il commence l’adolescence et c’est une réelle refonte de tout son être. Il est normal qu’il ne sache pas ce qu’il veut, parce qu’il veut probablement tout, en même temps et que son cerveau commence à mettre en place une autocritique floue. Je sais aussi qu’il a tout simplement besoin de temps, parce que son corps est occupé à autre chose, son esprit est réservé à d’autres actions prioritaires. La grande production de sérotonine rend le cerveau incapable de travailler aussi efficacement qu’un adulte surtout lorsque les actions sont combinées avec certains comportements comme l’attention, la planification, le multitâches, l’inhibition de certains comportements ou la socialisation. Je peux, si il est d’accord, l’accompagner dans son organisation, la priorisation…

Je suis là

Comme indiqué ci dessus, je peux lui proposer de l’accompagner, d’être là. Non, en fait je dois lui indiquer que je suis là si il a besoin de moi. Je peux aussi, en fonction des matières où j’aurais détecté un manque d’intérêt, proposer des activités en relation (concert de poésie ou théatre en famille, pâtisserie et chimie, l’Histoire : décor de certains jeux vidéos ou films, musées, personnes atypiques et/ou références telles qu’un écrivain amateur, votre patissier, votre frêre chanteur…) pour rapprocher des activités qu’il aime des matières où il n’a pas trouvé d’intérêt. Vive l’imagination.

L’idée est de transformer l’effort coûteux au niveau énergétique (le cortex mis à contribution consomme autant que corps en période d’activité physique) que va demander l’apprentissage de sujets pour la plupart hors contexte, en opération simple et évidente d’adaptation au milieu dans lequel je me trouve où la situation à laquelle je dois faire face. Un enfant seul apprends énormément de choses toutes en relation avec son quotidien et son environnement. Le but de l’école est de lui permettre d’apprendre tout ce qu’il ne côtoie pas naturellement pour savoir réagir plus rapidement avec efficacité quand/si il y est confronté.

Je reste attentif

J’ai constaté un état qui me questionne. Si j’ai eu confirmation par mon ado qu’il y a bien un problème, je reste attentif et je suis l’évolution, je reprends rendez vous avec moi même ou avec mon ado ponctuellement pour refaire le point. Nous soulignons/célébrons les avancées, notons les points perfectibles. Un ado qui ne se sent pas bien doit pouvoir s’exprimer librement et être entendu. Alors j’ouvre ma porte et la laisse ouverte parce que je dois rester attentif, il doit aussi être conscient que j’attends de lui qu’il sache venir me voir quand il en a besoin.

Voilà Nathalie concernant mon point de vue, reste à forger le votre sur la base de la communication empathique, la bonne réponse à votre question restant toujours à construire entre vous et votre ados.

Je vous partage une petite playlist de 4 vidéo concernant l’apprentissage par André Tricot

et cette courte conférence de Philippe Meirieu de

Bien à vous

François
pour La Graine Qui Pousse

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