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Transformation des organisations : La peur de perdre sa place


Lors de mes interventions en entreprise, auprès de managers ou de collaborateurs, auprès de parents au sein des cellules familiales, le sujet de la crainte de voir sa place, son utilité établie, le sens de son poste est souvent au coeur des freins à la réalisation du changement. Je constate que la peur de l’inconnu et une méconnaissance de soi sont souvent à la base de ces inquiétudes. Une acceptation est souvent difficile, voir inimaginable, cependant qu’elle est indispensable. Vive le deuil!
Je l’ai vécu et j’accompagne mes clients à passer ce cap. Voici quelques éléments tirés de mes expériences propres ou vécues à travers eux.

Le changement est imposé

Nous sommes dans une période de transformation profonde des modes de pensée, de production, de travail, de génération de valeur. L’économie de la connaissance prend sa place, on parle de bienveillance au travail…

Modèles d'organisation

C’est un nouveau paradigme qui essaie de voir le jour, et personne ne sait de quoi demain sera fait l’organisation « Opale » (cf https://www.reinventingorganizations.com/) puis « Aubergine » 🙂 Pour aller plus loin sur l’étude des modèles organisationnel dans le temps, je vous invite à lire cette étude de l’université de Sherbrook

Générateur de stress, le changement imposé l’est souvent par manque de considération de l’impact négatif de ce type de pratique. Les décisions « TopDown » qui ne sont pas accompagnées d’une réelle clarification de leur raison d’être, des vrais objectifs visés, et surtout d’une prise en compte des problématiques ressenties par les échelons inférieurs, sont vecteurs d’homéostasie, de crise, d’objection forte ou d’insurrection sournoise… et donc extrêmement coûteuses
Autant j’invite les décideurs à comprendre qu’une transformation ne pourra se faire sans un réel engagement (réel : gras, souligné double, clignotant…) de la part des collaborateurs pour faire la transformation avec eux (avec : gras, souligné double, clignotant…), autant j’invite les collaborateurs à prendre en main la transformation qui peut leur être imposée. Accepter la situation, comprendre les enjeux, faire le point sur ses attentes et motivations et prendre part à la transformation. La position la plus défavorable est de rester sur le bord du chemin et se voir oublié par ceux qui auront pris les décisions à votre place. Oublié pas tant en ce que rien ne changera pour vous, mais que le changement n’aura pas pris en compte vos attentes. Une transformation est une formidable opportunité pour chacun (même si ce n’est pas évident au premier abord).

Et peut être que ce travail montrera à quel point vos besoins ne sont pas en adéquation avec la direction prise par votre organisation. Bonne nouvelle, vous savez ce que vous cherchez 🙂

Le changement s’impose

Dans ce cas, 2 hypothèses :

  • soit vous venez de vous reconnaitre dans le chapitre précédent notamment le dernier paragraphe, et vous avez déjà fait l’essentiel en ce que vous savez ce dont vous avez besoin. Le monde est à vous, FONCEZ!
  • soit vous subissez ce mal être (parce que le changement n’existe pas et vous en avez besoin ou le changement annoncé ne vous motive pas) sans avoir de confiance en ce que vous réserve l’avenir, ce chapitre vous concerne!

Il sera important de faire le point de vos besoins, valeurs, croyances, limites pour prendre conscience de ce que vous êtes vraiment et que peut être votre environnement ne vous aura pas invité à découvrir jusqu’ici. Ce moment où vous cherchez à mieux comprendre quelles sont vos aspirations, vos moteurs, votre mission de vie, est fondamental pour que vous preniez confiance en vous, en vos choix à venir. Avec cette construction solide de votre nouveau projet de vie, vous serez suffisamment serein pour prendre les bonnes décisions, celle qui vous servent vraiment, mais aussi et surtout la capacité à porter votre projet auprès des autres, parce qu’il sera sans faille, même si vous n’avez pas encore toutes les réponses.

Vous saurez vous écouter, dès lors, vous saurez entendre les besoins de votre environnement. Il sera plus aisé de proposer de façon apaisée de solutions entendables par tous. Vous construisez une réponse Win/Win. C’est le parcours que j’ai suivi, plusieurs fois, à chaque fois que je ne me sentais plus à ma place. En restant bienveillant avec moi même, en cultivant ma congruence, j’ai pu rester bienveillant envers les autres et les inviter à participer à mon projet plutôt qu’en devenir des freins. C’est un travail personnel, et j’ai des fois eu besoin d’aide, d’un regard extérieur, mais surtout sans jugement, sans recevoir d’avis, sans demander d’opinion, juste un miroir de mes réflexions. J’ai choisi les amis capable d’une réelle écoute empathique pour m’ouvrir à eux, j’ai entamé des processus de coaching suivant mes différents objectifs, j’ai suivi séminaires et formations, pour toujours mieux comprendre cette personne si complexe que je suis.

Partir n’est pas renoncer

J’ai eu à accompagner des personnes dont le mal être était profond. En milieu professionnel, au sein d’un plateau de plusieurs équipes, on me sollicite pour intervenir afin de solutionner un problème. Une personne est décrite par ses collègues comme « absente », « inutile », « incapable », « passive », « gênante ». J’ai rapidement un entretien avec elle pour savoir si elle partage cette vision et ce qu’elle peut elle même m’en dire.
Elle est triste, s’ennuie, a le sentiment d’être inutile, personne ne la sollicite, elle ne se sent pas à sa place. Je comprends qu’au moins 2 solutions sont possibles : L’aider à s’intégrer dans le collectif ; L’aider à trouver sa place ailleurs. Dans le travail que nous faisons ensemble, il est défini qu’elle a des aspirations, des compétences qui ne sont pas compatibles avec les besoins de l’équipe. Comment s’est-elle retrouvée là? Elle a été placée par son manager qui a vu l’opportunité de placer une ressource sur un projet où du budget existait. Elle n’ose pas s’ouvrir à son manager pour lui exposer son mal être, la culture en société de service est de réussir la mission, quel que soit le contexte. L’importance pour un employé du sens de la mission est trop souvent mis de côté pour des considérations strictement budgétaires. La gestion des ressources strictes fait peu de cas de l’humain.
Ainsi, nous travaillons sur ses aspirations, ses motivations, ses valeurs pour qu’elle puisse établir un projet qui l’inspire et l’aide à prendre confiance en ses capacités et le contrôle de sa vie. Ses valeurs mettent en avant la responsabilisation individuelle, le respect des engagements, la loyauté, le besoin de sens et le respect de soi même. Nous avons pu mettre en place un plan d’action mobilisant son manager, les membres de l’équipe, le client final, pour qu’elle puisse trouver une place où elle puisse s’épanouir et apporter de la valeur à la hauteur de ses savoir faire. Il aura fallu 3 semaines (1 semaine de prise en charge coaching pour établir les motivations, les objectifs et regonfler le moral, 2 semaines de recherche de mission pleine de volonté heureuse) pour qu’elle trouve une place qui lui convienne et où elle puisse s’épanouir. Elle a été moteur de ce changement et à la source des considérations qualitatives de la nouvelle mission. Son environnement l’a accompagné et soutenu et chacun dans l’équipe a appris qu’il est possible d’exprimer un mal être et qu’il soit entendu. Chaque partie de ce système à trouvé un aboutissement positif à cette crise.

Le sens au travail est essentiel à la réalisation de chacun. L’oublier crée du mal être, du turn over pour les employés en capacité de bouger, des burn out pour les plus empêchés.
Chaque manager a la responsabilité d’oeuvrer dans ce sens, mais les employés également. Pour ce faire, un accompagnement, même bref, afin de faire le point sur ses besoins, peut être extrêmement efficace à générer de réelle motivations et faire que la situation ne traine pas, savoir vendre la proposition à son encadrement en ayant conscience des besoins de l’organisation pour générer des propositions gagnant/gagnant.

Vous êtes unique

Personne ne fera de vous ce que vous n’êtes pas, sans que cela vous coûte, vous nuise, vous détruise. Vous êtes la meilleure personne pour prendre soin de vous, de vos aspirations, de vos besoins, de votre avenir. Vous avez ce potentiel, même si vous avez entendu et fait répété bien souvent le contraire. Chacun à sa place. J’ai trouvé la mienne. Vous savez au fond de vous quelle est la votre. Vous savez les difficultés, les freins, les risques, et vous avez aussi les réponses, les solutions, les protections en vous. Si vous subissez aujourd’hui le changement, comprenez qu’il est une réelle opportunité pour vous de vous découvrir et d’en faire l’outil de votre réalisation.

Prenez soin de vous, écoutez vous, suivez le parcours qui vous inspire vraiment.

Et vous comment vivez vous la transformation de votre organisation?
Avez vous subi? Avez vous su créer une opportunité?
Partagez vos expériences 🙂

Pour aller plus loin, je vous propose cet article de Nathalie sur la difficulté de faire de choix