Je forme beaucoup de personnes à l’agilité et je constate de plus en plus un besoin de la part des commanditaires, celle de voir les stagiaires certifiés en fin de formation… Bon, des fois, la démarche est surprenante sachant que je reçois des juniors, béotiens de la vie de l’entreprise, voir dans un cursus complet de préparation à l’emploi où ils vont acquérir tout type de compétence comme la gestion de projet traditionnelle et la tenue de rôles en contexte Agile. Moi, ça me ferait mal à la tête de concevoir un projet en mode traditionnel, et aussi en mode agile. Mais bon… On a encore beaucoup d’incompréhension sur ce qu’est l’agilité… Mais ce n’est pas mon sujet dans cet article. Je veux pointer ici l’absurdité du mécanisme de certification s’agissant de l’agilité. Pour mon expérience, je ne m’avancerai que sur les certifications SCRUM.org et SAFe.

La certification est un QCM

Un QCM, économiquement, c’est une très bonne idée. C’est complètement automatisable et donc ne nécessite pas de payer qui que ce soit pour juger de la qualité du candidat. C’est aussi très simple. Pas de dissertation, de reflexion forte. Un bachotage, un reflexe en réponse suffit. J’ai d’ailleurs vu beaucoup de personnes ayant leur certif à 100% alors que je ne serai pas OK pour leur donner les rênes d’une transformation.

D’autre part, le QCM attend que les réponses soient intégralement justes, pas droit à l’erreur

Quel est le but d’un projet Agile?

Quand nous choisissons de créer un produit en mode agile, c’est parce que nous ne savons pas à priori, en fonction de l’évolution du contexte, de la découverte de nos ressources, c’est qu’est le produit que nous pouvons créer ayant le maximum de valeur.

Alors, imaginons que le but d’une formation soit de créer le Scrum Master, Product Owner… (choisissez votre certif préférée). Que nous ne savons pas à priori ce que donnera CE meilleur PO, SCM(…) particulièrement. Que nous allons découvrir au fil de la confrontation à la réalité, ce qui va comme prévu, ce qui est à améliorer, ce qu’on avait pas imaginé, dans les réponses apporté par notre candidat.

Imaginons que de façon incrémentales, nous validions pas à pas (allons jusqu’à dire de façon itérative) ce qui est acquis, ce qui est perfectible. Privilégiant ces acquis par la valeur que nous donnons aux différentes compétences.

N’oublions pas de relativiser l’information donnée par une certification

Quelle serait selon vous la valeur d’un candidat sorti d’un processus empirique d’apprentissage. Qui par essai/erreur, construira sa propre vision de ce que traduisent les 4 valeurs agiles dans sa réalité, dans ce contexte?

Si le travail demandé pour gagner sa certification permet de travailler certaines réponses à des situations est très utile à donner des exemples concrets, l’essentiel est que le candidat ait l’opportunité de discuter du fondement des choix donnés en réponse, et potentiellement d’exprimer pourquoi selon lui/elle, une réponse différente pourrait être apportée pour que chacun puisse s’en nourrir, que sa réponse soit perfectible ou qu’elle amène un regard nouveau sur la dite situation.

A mon sens, la meilleure certification sera celle donnée par les pairs. Vous embauchez un agiliste, mettez au sein d’une communauté de pratique, favorisant les échanges, les remises en question. Sa compétence grandira jusqu’à devenir un référent, ce que j’appelle une certaine forme de certification.

Vous avez un projet de transformation,
Vous prenez conscience des difficultés de votre organisation dans un monde toujours plus complexe,
Vous vous sentez prêt à vous remettre en question,
Vous avez envie de tenter autre chose, qui ait du sens,
Contactez moi pour entamer une transformation véritablement engagée à votre bénéfice, dans le respect de votre écologie, grâce aux leviers puissants que vous procure l’agilité.

Belle journée à vous

François